Amae

Le désir d’être aimé passivement, en recherchant l’indulgence de l’autre. Le désir de s’entourer complètement et de se sentir en harmonie avec l’autre, en essayant d’éviter la confrontation avec la réalité objective extérieure. D’un côté, le fait d’être en harmonie avec les autres et de pouvoir compter sur elles et eux peut être perçu comme un comportement très chaleureux et humain. D’un autre côté, il peut sembler encourager l’autosatisfaction, la dépendance et le contrôle. Jusqu’où ce besoin peut-il nous conduire de sorte que par amour nous commençons à blesser, l’attention nous rend obsessionnel·les et en vertu du soutien nous finissons par tout contrôler ?

Créateur·rices, danseur·ses et enseignant·es basé·es à Bruxelles, l’Italienne Eliana Stragapede et le Croate Borna Babić tentent de comprendre ce qui lie les relations humaines. Leur travail est influencé par le livre Le jeu de l’indulgence du psychanalyste japonais Takeo Doi qui a théorisé le concept « amae », un comportement typiquement japonais qui lie dépendance et attachement entre deux individus. Ce terme s’applique par exemple au nourrisson qui est totalement dépendant de sa mère et désire être aimé d’elle. Par extension, dans la société japonaise, cette attitude se prolonge et se répand tout au long de la vie adulte. L’amae rassemble donc un comportement chaleureux et humain, mais aussi un sentiment de codépendance et de contrôle qu’Eliana et Borna testent, éprouvent et tentent de décrypter à travers la danse.