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Portraits d'Alyssa Tzavaras (haut) et Joseph Olivennes (bas)Portraits d'Alyssa Tzavaras (droite) et Joseph Olivennes (gauche)

Portrait de résident·es : Alyssa Tzavaras & Joseph Olivennes

Venez à la rencontre de deux des artistes résident·es de notre espace de coworking, le 4.

ALYSSA TZAVARAS : LE GOÛT DE L’INATTENDU

Alyssa Tzavaras, née en 1992 à Stuttgart d’un père grec et d’une mère française, est une jeune artiste surprenante, tant la création l’anime depuis toujours. Dès le collège, elle commence le théâtre. Parallèlement à une licence d’Art du Spectacle à la Sorbonne Nouvelle Paris III, elle suit une formation au Cours Florent à Paris, avant de rejoindre le Conservatoire du XIXe Arrondissement. Au cours de ses cursus, elle crée avec des ami·es comédien·nes le Collectif La Mutinerie et fait ses premières mises en scène : Le Fou et la Nonne de Witkiewicz (qui est primé aux Automnales des Cours Florent), Les Enfants de l’An 2000 : Onirisme 2.0 (présenté dans le cadre des Conservatoires en Scène au Théâtre du Rond-Point à Paris), Superdiscount et Good Morning Sernam.

En 2016, Alyssa rejoint Bruxelles et intègre l’INSAS en mise en scène. Ces études, qui lui ouvrent de nouvelles portes, ne lui permettent toutefois pas d’exercer la mise en scène autant qu’elle le faisait auparavant. Elle souhaite poursuivre sa rencontre avec le public tout comme sa recherche au-delà du cursus scolaire. Elle décide alors de créer avec son ami Joseph Olivennes un théâtre tout public en plein air: La Grande Hâte. L’été 2022 verra se dérouler la sixième édition. Amoureux·se des classiques, Joseph et Alyssa montent un spectacle par édition. Alyssa y a mis en scène Dom Juan de Molière, Le Dindon de Feydeau, Les Brigands de Schiller, Lorenzaccio de Musset et Le Suicidé de Nicolaï Erdman.

Lors de la présentation de son travail de fin d’études à l’INSAS, Alyssa Tzavaras attire l’attention de plusieurs metteur·ses en scène ou directeur·rices de théâtre. C’est le cas d’Armel Roussel qui décide de coproduire sa première grande forme, ainsi que de Coline Struyf, directrice du Théâtre Varia, et Alexandre Caputo, directeur du Théâtre Les Tanneurs. En novembre 2021, Alyssa crée une première forme courte en Belgique, Superjackpot. Mars 2023 verra la création de son premier spectacle long dans un cadre professionnel belge, Paradis fin de règne, qui traite de la quête de l’absolu et de l’imaginaire.

JOSEPH OLIVENNES : UN ARTISTE AUX MULTIPLES CASQUETTES

Né en 1991, Joseph Olivennes grandit dans une famille franco-anglaise où l’art est omniprésent. Il commence le théâtre assez tard, en Angleterre, en parallèle d’un parcours d’études économiques et philosophiques. Il prend ses premiers cours d’interprétation dramatique à 23 ans au Conservatoire du XIXe Arrondissement à Paris, puis il rejoint Bruxelles et entre à l’INSAS, dans la section mise en scène, en 2016. Joseph y développe diverses pratiques : interprétation, mise en scène, création sonore, écriture… En tant que comédien, il joue dans plusieurs spectacles dont Bad Boy Nietzsche de Sofie Kokaj en 2019. Au cinéma, il joue dans plusieurs longs métrages dont Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona (César du meilleur premier film en 2022), Deep Fear de Grégory Béghin et Niko Tackian (sorti en avril 22) ou encore la série Versailles.

Lors de l’été 2017, il crée avec Alyssa Tzavaras, en Bourgogne, dans l’Yonne, le festival en plein air La Grande Hâte. Iels investissent un grand champ, dans l’axe du coucher de soleil, qui surplombe un vallon. Ce festival, dédié aux textes du répertoire, n’interdit ni les coupes ni les revisites. Joseph Olivennes choisit, par exemple, de monter Roméo et Juliette et Cyrano de Bergerac tout en jouant avec les genres attitrés des personnages. Joseph et Alyssa proposent chaque été une pièce chacun·e, pièces qu’iels montent en treize jours seulement. Iels accueillent environ 120 spectateur·rices par représentation, tout en jouant 2 spectacles par soir, pendant neuf soirs. Chaque année, le festival prend plus d’ampleur et les spectateur·rices viennent toujours d’un peu plus loin. L’ambiance se veut festive, bucolique et théâtrale ! Une buvette propose des produits du coin. Le tout à des prix ultra abordables. En 2021, le festival a d’ailleurs bénéficié d’une subvention du projet Micro-folie de La Villette.

Dans son travail, Joseph Olivennes s’intéresse aux monuments culturels qui deviennent les partenaires d’un dialogue : Imagine de John Lennon, Al Pacino, Le Misanthrope, Racine et la tragédie d’Andromaque… Autant d’objets à étudier et bousculer pour questionner le monde et les âmes. Au sortir de l’INSAS, il s’intéresse à la prédominance masculine de ses sujets précédents. Il poursuit sa recherche aujourd’hui avec la figure d’Hercule (Herakles, voir programmation 22-23) et en propose une relecture saupoudrée d’autofiction. Deux veines animent sa pratique théâtrale : un théâtre populaire, un peu forain (!), qu’il cultive à foison lors du festival La Grande Hâte, avec une énergie joyeuse et des travestissements qui reflètent un plaisir de la pantomime ainsi qu’une réflexion contemporaine ; et un théâtre intime, où l’écriture est plus personnelle, contemplative, où l’imaginaire et l’autobiographie se rencontrent, avec toujours la volonté et le plaisir de raconter des histoires.