Othmane Moumen
Après avoir découvert le théâtre sur le tard via l’associatif et les maisons de jeunes, Othmane Moumen décide d’en faire son métier. Il a joué dans une soixantaine de spectacles et est passé par différentes maisons, du Théâtre du Parc au Théâtre des Martyrs, du Théâtre Varia au Théâtre Jean Vilar en passant par le Théâtre Le Public et le Théâtre de Liège.
Il a été Arlequin, Puck, Ariel, Passepartout, Chaplin, Scapin, Elephant man, Arsène Lupin. Il co fonde en 2001 la compagnie Chéri-Chéri. En 2012, il fonde une compagnie de théâtre gestuel qui fait le tour du monde, avec le spectacle Doffice. Il dirige également depuis 15 ans des ateliers théâtre.
Depuis quelques années, il participe activement à l’écriture de pièce comme Chaplin, Doffice, Lupin ou encore Moutoufs du Kholektif Zouf qui traite de la double identité belgo-marocaine. Outre Othmane Moumen, le Kholektif Zouf est composé de Myriem Akheddiou, Jasmina et Monia Douieb, ainsi que Hakim Louk’man.
Côté cinéma, Othmane Moumen a tourné dans le dernier film des Frères Dardenne Le jeune Ahmed pour lequel il a été nominé meilleur acteur dans un second rôle.
Othmane réalise actuellement un projet sur le cancer du poumon de son père et son long silence sur son émigration, en utilisant une marionnette de son père qu’il a lui-même fabriquée. La forme courte a été crée en novembre 2022 au Théâtre Les Tanneurs et la forme longue sera présentée en mars 2024.
Othmane Moumen est artiste associé au Théâtre Les Tanneurs depuis le 1er juillet 2023. Il est accompagné par la structure Ad · Lib.
En savoir plus sur Othmane Moumen ? Découvrez son portrait dans notre rubrique Le Magazine.
« Organiser le délire », écrivait Pierre Boulez. Que vous inspire cette formule ? Comment articulez-vous l’un et l’autre dans votre travail ?
Selon moi, « organiser le délire » demande beaucoup de travail. Pour être libre sur scène et aller loin dans le délire, il faut avoir beaucoup travaillé en amont, aussi bien le texte, la langue que le corps et tout le reste. Lors des répétitions, j’ai besoin d’aller trop loin pour pouvoir remettre les curseurs au bon endroit par la suite. Mais pour aller trop loin, il faut déjà que ton corps soit pr.t, que tu connaisses ton texte sur le bout des doigts. Le travail en amont permet de se libérer sur scène et de ne pas trop réfléchir.
Le délire, c’est aussi le retour en enfance, quoi que tu joues, m.me dans le registre dramatique. Le théâtre, ce n’est que ça : « On disait que… ». Si l’acteur ou l’actrice n’y croit pas ou met une distance, le/la spectateur.rice ne pourra pas le/la suivre dans le délire. J’aime voir des acteurs ou des actrices qui sortent d’eux ou elles-mêmes. J’aime que les émotions soient forcées sinon quel est l’intérêt . faire du théâtre ?