MAISON D’ARTISTES
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STAN

Portrait des membres de la compagnie tg STAN

La compagnie de théâtre STAN, l’acronyme de Stop Thinking About Names, est le collectif de théâtre autour de Jolente De Keersmaeker, Damiaan De Schrijver et Frank Vercruyssen, qui se sont rencontrés à la fin des années 80 au Conservatoire à Anvers.

C’est aussi là que le collectif a régulièrement travaillé avec, entre autres, Matthias de Koning de Maatschappij Discordia, qui leur a fait découvrir une autre conception du théâtre, moins dogmatique. Le collectif opère à partir du principe démocratique qui veut que tout le monde participe à toutes les décisions, aux choix des textes, du décor, de l’éclairage, et même des costumes et des affiches. STAN donne une place centrale au comédien et croit dur comme fer au concept du comédien souverain, qui est aussi bien interprète que créateur.

Les répétitions ne se déroulent pas de façon conventionnelle : la plus grande partie du processus de répétition a lieu autour de la table. Dès que le choix d’un texte est fixé, celui-ci est adapté et retravaillé, reformulé, afin de produire un nouveau texte de jeu, propre au collectif. Les artistes ne montent finalement sur scène qu’à peine quelques jours avant la première de la pièce, mais le spectacle ne prend réellement corps que dès l’instant où il est joué devant un public. STAN croit résolument à la force « vive » du théâtre : un spectacle n’est pas une reproduction d’une chose apprise, mais se crée chaque soir à nouveau, avec le public. Voilà pourquoi un spectacle de STAN n’est jamais un produit achevé, mais plutôt une invitation au dialogue.

STAN opte délibérément pour du théâtre de texte et peut se prévaloir d’un répertoire riche et varié, qui fait la part belle aux œuvres d’auteurs dramatiques classiques comme Tchekhov, Gorki, Schnitzler, Ibsen, Bernhard ou Pinter. La démarche consiste à transposer des textes de l’histoire du théâtre dans l’ici et maintenant à travers leur relecture et en les situant dans un contexte contemporain. Outre les grands classiques, STAN choisit souvent aussi des textes d’auteurs contemporains, comme récemment encore en montant une pièce de Yasmina Reza ou Jon Fosse, ou passe commande à des auteurs, comme Willem de Wolf, Tiago Rodrigues et Annelies Verbeke, entre autres. Le choix peut cependant aussi se porter sur des collages de textes, en partant aussi bien de textes de théâtre que de nouvelles, de sketches, de scénarios de films, de traités de philosophie et de romans. STAN part de la conviction que le théâtre n’est pas un art élitaire, mais plutôt une réflexion critique sur la façon dont chacun·e de nous se positionne dans la vie, sur nos croyances, nos préoccupations, nos indignations. Le répertoire mondial offre, comme nul autre, une idée de la condition humaine et des clés pour mieux saisir la complexité de notre monde.

Chaque comédien·ne de STAN fait partie du collectif, mais trace également son propre parcours. Outre la quête d’affinités communes, le collectif veille aussi à laisser de la place à son besoin de rencontres et d’échanges avec des comédien·nes invité·es ou d’autres compagnies. Précédemment, tg STAN a souvent collaboré avec Maatschappij Discordia (NL), Dood Paard (NL), de Koe (BE), Olympique Dramatique (BE) et Rosas (BE).

STAN occupe une place spécifique dans le paysage théâtral néerlandophone, mais est aussi régulièrement à l’affiche à l’étranger : au cours des vingt dernières années, le collectif a constitué un vaste répertoire de spectacles en langues étrangères et effectue de grandes tournées à travers l’Europe et intercontinentales aussi, tant avec des versions en langues étrangères de leurs spectacles créés en néerlandais qu’avec des créations en français ou en anglais à l’étranger. La France est comme une résidence secondaire grâce à des liens fixes avec Théâtre Garonne, le Festival d’Automne à Paris et le Théâtre de la Bastille.

Que vous inspire le mot « Autrement », thème de la saison 2022-2023 ?

Dans « autrement », j’entends le mot « différemment » et j’aimerais avant tout que la société soit organisée différemment, que ses priorités soient revues. J’aimerais que l’humanité, la tolérance, l’éducation, la culture, la distribution des richesses occupent le devant de la scène et non l’économie, la défense et la protection des frontières. Je suis contre cette suprématie du capitalisme. Il est temps de remettre l’humain au centre et non le chiffre. Il faut changer l’ordre des priorités.