Post Mortem
Jasmina Douieb
- Création
- Théâtre
En co-présentation avec le Théâtre Varia (les représentations ont lieu au Studio Varia, rue Gray 154 à 1050 Ixelles).
Apprendre à vivre avec la mort de l’autre. Continuer à lui parler. Jasmina Douieb n’a pas su le faire après le décès de sa mère. Où la trouver quand il ne reste d’elle que quelques poussières dans l’air ? En rencontrant des personnes qui communiquent avec leurs mort·es, interprètent les signes et vivent des deuils « réussis », Jasmina cherche le chemin de son propre deuil.
« Ma mère a eu le cancer, elle est morte et je dois apprendre à vivre avec ça. On a dispersé ses cendres dans un champ. Les cendres se sont envolées. Je ne sais pas bien si je dois regarder le champ ou dans le ciel… Du coup, y a pas de lieu. En moi non plus d’ailleurs, y a pas de lieu. Je ne lui parle jamais. Je ne la trouve plus, ma mère. Je ne comprends pas où elle est passée. Faudrait que je lui parle. Mais je ne sais pas comment on fait. Pourtant il y en a qui le font. »
Pour ce seule-en-scène réalisé à partir d’interviews audio, Jasmina Douieb est partie en quête de tous les moyens que les personnes ont développés pour entrer en contact avec leurs mort·es.
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En faisant davantage confiance aux signes, elle convoque les défunt·es, crée des bifurcations, des connexions et des dialogues entre eux·lles. L’intercommunication entre le visible et l’invisible se répand, la rupture entre vivant et non-vivant devient floue. Écrire un spectacle sur les mort·es, les faire parler, jouer, exister, n’est-ce pas comme les prolonger ?
Notre société ne gère pas cette grande Inconnue qu’est la mort. Elle la range sur le côté, la cache. Le deuil doit se régler rapidement et discrètement. Le deuil, dont il existe autant de variantes qu’il y a d’êtres humains, est comme un trou profond dans l’asphalte. Il faut trouver un système, un chemin pour éviter de tomber dedans. Dans la ligne de Moutoufs du Kholektïf Zouf, Post Mortem génère de nouvelles histoires et libère les paroles. Le spectacle accomplit sa mission de remettre la mort au centre du village et de provoquer le dialogue autour de celle-ci.
En co-présentation avec le Théâtre Varia.
À partir de 16 ans.
Écriture, jeu et mise en scène Jasmina Douieb
Création sonore et musicale Guillaume Istace
Scénographie Charly Kleinermann et Thibaut De Coster
Assistanat à la mise en scène, photos et vidéos Alexandre Drouet
Lumière Benoît Lavalard
Accompagnement artistique et à l’écriture Inès Rabadán, Véronique Dumont, Matthieu Donck et le Kholektif Zouf (Othmane Moumen, Monia Douieb, Hakim Louk’man et Myriem Akheddiou)
Accompagnement en production et diffusion Ad Lib · Support d’artistes
Retranscriptions des interviews Amanthe Bazas et Joachim Masikila Makivova
Une production de la Cie Entre chiens et loups, en coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs, le Théâtre Varia, Le Vilar, La Coop asbl et Shelter Prod | Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service du Théâtre | Avec le soutien du Centre des Écritures Dramatique Wallonie-Bruxelles, de l’Espace Magh, de la Fabrique de Théâtre, taxshelter.be, ING et du Tax Shelter du gouvernement fédéral belge.
© Alexandre Drouet
AUTOUR DU SPECTACLE
La cabine Post Mortem
Protégé par des voilages blancs, cet espace d’intimité s’offre au/à la visiteur·se curieux·se. Là, un moelleux tapis, une boite aux lettres pour y déposer une lettre à des disparu·es – écrites sur du papier ensemencé, ces lettres seront par la suite plantées. Sur une table, un casque invite à écouter une série d’interviews.
Les goûters de la mort
Ces moments de partage conviviaux invitent les intervenant·es à apporter une réalisation culinaire en lien avec le/la disparu·e, à la partager avec les autres autour d’une conversation à bâtons rompus sur le deuil, les rituels et les traces.
Le répondeur
Une messagerie vous laisse le possibilité de laisser un message à vos disparu·es. Appelez le +32 (0)487 22 57 52.